Correspondants du cœur : écrire à des seniors isolés dans le monde
Le pouvoir transformateur de la correspondance
Lire l'articleEn France, on compte 8 à 11 millions de proches aidants accompagnant un conjoint, un parent ou un enfant en perte d'autonomie. Cette estimation est rappelée par le Portail national pour-les-personnes-âgées. Ces personnes consacrent en moyenne 20 heures par semaine à l'accompagnement de leur proche, avec des situations très variables selon le degré de dépendance et la pathologie.
Le profil des aidants est diversifié : on estime qu'environ 58% sont des femmes, et que près de la moitié exercent une activité professionnelle en parallèle de leur rôle d'aidant. Cette double charge génère des situations de fatigue physique et psychologique, ainsi que des impacts sur la carrière professionnelle.
En 2025, les mesures clés portent notamment sur l'AJPA (montant journalier, règles de renouvellement jusqu'à un plafond de 264 jours sur la carrière) et sur l'encadrement de la suppléance continue pour le répit.
Sources : estimation aidants (Portail national) ; AJPA (Service-public & Portail national) ; plafond 264 j (Légifrance + Travail-Emploi) ; droit au répit (Portail national) ; suppléance continue (Légifrance + Solidarités.gouv).
La question de la reconnaissance des aidants s'est progressivement inscrite dans l'agenda politique français. La loi d'adaptation de la société au vieillissement de 2015 a constitué une première étape majeure en introduisant le droit au répit dans le cadre de l'APA. Depuis, plusieurs textes sont venus compléter ce dispositif.
Le congé de proche aidant, initialement créé sous forme de congé de soutien familial, a été refondu et indemnisé à partir de 2020 avec la création de l'AJPA. Cette allocation représente une avancée significative car elle permet aux aidants de suspendre temporairement leur activité professionnelle tout en bénéficiant d'une compensation financière.
La stratégie nationale de mobilisation et de soutien en faveur des aidants, lancée pour la période 2023-2027, s'articule autour de plusieurs axes prioritaires. Elle vise à mieux repérer les aidants, à développer l'offre de répit avec un objectif de création de 6 000 places supplémentaires, et à simplifier l'accès aux droits.
Cette stratégie reconnaît également la nécessité de mieux accompagner les aidants en activité professionnelle, en encourageant les employeurs à mettre en place des mesures de conciliation entre vie professionnelle et rôle d'aidant.
À la date du 27/10/2025, il n'existe pas de statut juridique unifié des proches aidants. La politique publique s'appuie sur un ensemble de dispositifs (congé/AJPA, APA/répit, organisation du répit) et sur la stratégie nationale 2023-2027 qui renforce l'offre et l'accès au répit.
L'absence de statut unique ne signifie pas une absence de reconnaissance. Les aidants bénéficient de droits spécifiques dans plusieurs domaines : protection sociale, droit du travail, fiscalité. Cependant, ces droits restent dispersés dans différents codes et réglementations, ce qui peut rendre leur compréhension et leur mobilisation complexes.
Plusieurs associations d'aidants militent pour la création d'un véritable statut qui permettrait une meilleure visibilité et une simplification administrative. Les débats portent notamment sur la question de la validation des trimestres de retraite pour les périodes d'aide, ainsi que sur l'accès à une protection sociale renforcée.
L'allocation journalière du proche aidant constitue le principal dispositif d'indemnisation pour les aidants qui suspendent leur activité professionnelle. Voici les modalités détaillées :
Pour bénéficier de l'AJPA, l'aidant doit répondre à plusieurs conditions : être salarié ou demandeur d'emploi indemnisé, apporter une aide à un proche présentant un handicap ou une perte d'autonomie d'une particulière gravité, et résider en France de manière stable et régulière. La demande s'effectue auprès de la CAF ou de la MSA selon le régime de protection sociale.
L'AJPA est cumulable avec d'autres prestations comme l'APA ou la prestation de compensation du handicap (PCH) perçues par la personne aidée. Elle n'est en revanche pas soumise à condition de ressources, reconnaissant ainsi que le besoin de répit concerne tous les aidants indépendamment de leur situation financière.
Le droit au répit dans le cadre de l'APA est mobilisable lorsque le plan d'aide initial est entièrement consommé et que l'aidant se trouve en situation d'épuisement. Il nécessite une évaluation par l'équipe médico-sociale du département. Ce dispositif a été renforcé pour tenir compte de la réalité de l'épuisement des aidants, qui constitue un facteur de risque majeur tant pour leur santé que pour la qualité de l'accompagnement.
Les solutions de répit se développent progressivement sur le territoire. Outre les structures classiques (accueil de jour, hébergement temporaire), de nouvelles formules émergent : séjours de vacances adaptés, plateformes de répit, relayage à domicile. L'objectif est de proposer une palette de solutions flexibles adaptées aux besoins variés des aidants.
Point d'attention : la reconnaissance « statutaire » reste un objectif de fond, mais les avancées 2024-2025 prennent la forme d'améliorations ciblées (AJPA, répit, suppléance), et non d'un statut unique. Les pouvoirs publics privilégient une approche pragmatique centrée sur l'accès effectif aux droits plutôt que sur la création d'un nouveau cadre juridique global.
En 2025, les pouvoirs publics poursuivent des actions d'information et de repérage des aidants (campagnes nationales, ressources Mon Parcours Handicap, CNSA). Le repérage précoce des aidants est essentiel pour prévenir leur épuisement et leur permettre d'accéder rapidement aux dispositifs de soutien.
Les professionnels de santé, notamment les médecins traitants, sont encouragés à identifier les aidants parmi leurs patients et à les orienter vers les structures d'accompagnement. Des formations spécifiques sont déployées auprès des professionnels pour améliorer ce repérage.
Le numéro national 0 800 360 360, gratuit depuis un poste fixe, permet aux aidants d'obtenir une information personnalisée sur leurs droits et d'être orientés vers les dispositifs locaux. Des permanences physiques sont également assurées dans les maisons départementales de l'autonomie et les centres communaux d'action sociale.
Au-delà de l'AJPA, les aidants bénéficient de plusieurs dispositifs de protection sociale. Les périodes de congé de proche aidant permettent de valider des trimestres pour la retraite sous certaines conditions. L'affiliation gratuite à l'assurance vieillesse du parent au foyer est possible pour les aidants qui cessent ou réduisent leur activité professionnelle.
Sur le plan fiscal, les aidants peuvent déduire certaines dépenses liées à l'aide apportée lorsqu'ils hébergent un ascendant. Des réductions ou crédits d'impôt peuvent également s'appliquer pour l'emploi d'un salarié à domicile.
Dans le cadre professionnel, le Code du travail prévoit des dispositions spécifiques : autorisation d'absence en cas d'urgence, possibilité de don de jours de repos entre salariés, et obligation pour l'employeur d'examiner les demandes d'aménagement du temps de travail formulées par un proche aidant.
Malgré les avancées, plusieurs défis persistent. Le non-recours aux droits reste important : de nombreux aidants méconnaissent les dispositifs existants ou renoncent à les solliciter par manque de temps ou par complexité administrative. Les études montrent qu'environ 40% des aidants éligibles ne mobilisent pas l'AJPA.
L'articulation entre vie professionnelle et rôle d'aidant demeure difficile. Près d'un aidant sur deux en activité déclare avoir rencontré des difficultés dans son parcours professionnel : retards, absences, refus de promotion, voire démission. Le développement du télétravail offre de nouvelles possibilités de conciliation, mais ne résout pas tous les problèmes.
L'épuisement des aidants constitue un enjeu majeur de santé publique. Les études révèlent que les aidants présentent un risque accru de dépression, d'anxiété et de pathologies chroniques. Ils consultent moins pour eux-mêmes et négligent souvent leur propre santé.
Plusieurs pistes d'amélioration sont régulièrement évoquées dans le débat public. L'augmentation du montant de l'AJPA, actuellement inférieur au SMIC journalier, permettrait de réduire la perte de revenus lors des périodes de congé. L'assouplissement des conditions d'accès et la simplification des démarches administratives sont également demandés.
La question de la professionnalisation partielle des aidants est débattue. Certains proposent la possibilité pour les aidants d'être rémunérés directement pour l'aide apportée, via un système de salariat ou de dédommagement. Cette option soulève toutefois des questions éthiques et pratiques complexes.
Le renforcement de l'accompagnement psychologique et de la formation des aidants figure parmi les priorités. Des programmes d'éducation thérapeutique et de soutien psychologique se développent, mais restent encore insuffisamment déployés sur l'ensemble du territoire.
2025 consolide des droits effectifs : AJPA revalorisée et renouvelable dans la limite de 264 jours, encadrement de la suppléance continue, et droit au répit mieux balisé par l'APA. En revanche, un statut unique des aidants n'est pas établi à ce jour ; les mesures s'additionnent au sein d'une stratégie 2023-2027 centrée sur le répit et la simplification.
L'approche française privilégie une reconnaissance progressive par l'amélioration des dispositifs existants plutôt que par la création d'un cadre juridique unifié. Cette stratégie permet des avancées concrètes et rapides, mais elle maintient une certaine complexité dans l'accès aux droits.
Les années à venir seront déterminantes pour évaluer l'efficacité de ces mesures et leur appropriation par les aidants. Le vieillissement démographique et l'allongement de la durée de vie en perte d'autonomie rendront la question du soutien aux aidants de plus en plus centrale dans les politiques publiques.
| Proche aidant | Personne non professionnelle apportant une aide régulière à un proche en perte d'autonomie (âge, maladie, handicap). Le lien peut être familial ou non (conjoint, parent, enfant, ami, voisin). |
| AJPA | Allocation journalière du proche aidant, 65,80 €/jour (ou 32,90 €/demi-journée) au 01/01/2025 ; jusqu'à 22 jours indemnisés/mois ; plafond 264 jours sur la carrière (66 j par proche, max 4). Versée par la CAF ou la MSA. |
| Congé de proche aidant | Dispositif permettant à un salarié de suspendre temporairement son contrat de travail pour accompagner un proche en perte d'autonomie. Indemnisé via l'AJPA depuis 2020. |
| APA | Allocation personnalisée d'autonomie, aide financière pour les personnes âgées de 60 ans et plus en perte d'autonomie. Permet de financer un plan d'aide personnalisé incluant des services à domicile ou en établissement. |
| Droit au répit (APA) | Majoration du plan d'aide APA pour financer un relais de l'aidant ; enveloppe de 573,77 €/an en 2025. Mobilisable lorsque le plan d'aide est entièrement utilisé et que l'aidant est en situation d'épuisement. |
| PCH | Prestation de compensation du handicap, aide financière pour les personnes en situation de handicap, quel que soit leur âge. Peut inclure un volet aide humaine, aide technique, aménagement du logement. |
| Suppléance continue | Accompagnement continu par un même professionnel jusqu'à 6 jours consécutifs (décret du 19/08/2025). Permet à l'aidant de s'absenter plusieurs jours en garantissant la continuité de la prise en charge. |
| Stratégie 2023-2027 | Feuille de route « Agir pour les aidants » : renforcement du répit (objectif 6 000 places) et simplification. Décline six axes prioritaires : reconnaissance, santé, conciliation vie professionnelle, offre de répit, information, et gouvernance. |
| Accueil de jour | Structure permettant l'accueil de personnes âgées ou handicapées pendant la journée, offrant un temps de répit aux aidants. Propose des activités adaptées et un encadrement professionnel. |
| Hébergement temporaire | Séjour de courte durée en établissement (EHPAD, foyer) permettant aux aidants de prendre des congés ou de faire face à une situation d'urgence. Durée généralement limitée à 90 jours par an. |
| Relayage | Service permettant à un professionnel de prendre le relais de l'aidant à domicile pour une durée déterminée, de quelques heures à plusieurs jours. |
Non. Les droits reposent sur plusieurs dispositifs (AJPA/congé, APA/répit, suppléance) et sur la stratégie 2023-2027. Aucun statut unifié n'est en vigueur au 27/10/2025. La reconnaissance passe par des droits spécifiques dispersés dans différents codes (travail, sécurité sociale, action sociale).
Au 01/01/2025 : 65,80 € par jour (32,90 €/demi-journée). Ce montant est revalorisé annuellement. Il n'est pas soumis à condition de ressources mais nécessite de remplir des conditions d'éligibilité liées au statut professionnel de l'aidant et à la situation de la personne aidée.
Oui, à compter du 01/01/2025 : 66 jours par proche aidé dans la limite de 264 jours sur la carrière (jusqu'à 4 proches). Cette évolution majeure permet d'accompagner successivement ou simultanément plusieurs proches au cours de sa vie. Le compteur est remis à zéro pour chaque nouvelle personne aidée.
Il encadre la suppléance continue par un même professionnel, jusqu'à 6 jours consécutifs, à domicile ou lors de séjours de répit aidant-aidé. Cette mesure répond à un besoin exprimé par les aidants de pouvoir s'absenter plusieurs jours en garantissant une continuité dans la prise en charge par un intervenant qui connaît déjà la personne aidée et ses habitudes.
Entre 8 et 11 millions selon le Portail national pour-les-personnes-âgées. Cette estimation varie selon les critères retenus (intensité de l'aide, régularité, nature de la perte d'autonomie). Environ 58% sont des femmes et près de la moitié exercent une activité professionnelle.
La demande s'effectue auprès de votre caisse d'allocations familiales (CAF) ou de la mutualité sociale agricole (MSA) selon votre régime. Le formulaire est disponible en ligne sur leurs sites respectifs. Il faut fournir un certificat médical attestant de la situation de la personne aidée et une déclaration sur l'honneur précisant le lien avec cette personne.
Oui, l'AJPA est cumulable avec les prestations perçues par la personne aidée (APA, PCH). En revanche, vous ne pouvez pas percevoir simultanément l'AJPA et des indemnités journalières de sécurité sociale ou des allocations chômage. L'AJPA peut se cumuler avec une activité professionnelle à temps partiel sous certaines conditions.
Plusieurs options existent : l'accueil de jour (quelques heures par semaine), l'hébergement temporaire en établissement (jusqu'à 90 jours/an), le relayage à domicile, les plateformes de répit, et les séjours de vacances adaptés aidant-aidé. Le choix dépend des besoins, de la situation de la personne aidée et du degré de répit recherché.
Le congé de proche aidant est un droit. L'employeur ne peut pas refuser la demande mais peut demander son report d'un mois maximum pour des raisons de service. Vous devez respecter un délai de prévenance et fournir les justificatifs nécessaires. Ce congé peut être fractionné ou pris à temps partiel.
Oui, sous certaines conditions. Les périodes de congé de proche aidant peuvent valider des trimestres pour la retraite. Une affiliation gratuite à l'assurance vieillesse du parent au foyer est également possible pour les aidants qui réduisent ou cessent leur activité. Les modalités varient selon votre situation et nécessitent des démarches spécifiques auprès de votre caisse de retraite.
© 27/10/2025 Thématique - Les aidants : vers une reconnaissance statutaire en 2025 ? - Mediwalk® Le Mag.
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